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METEO SWIFT - Un vent de renouveau dans la prévision éolienne



Morgane Barthod est l’heureuse créatrice de cette start-up née en décembre 2015 : meteo*swift.

Avec trois associés, elle a conçu et développé une structure spécialisée dans la prévision de production d’énergie éolienne.

Le concept: prévoir la veille pour le lendemain combien d’énergie va produire un parc éolien pour équilibrer le réseau électrique. Rencontre avec cette ingénieure, qui nous présente ce projet lauréat du Concours Mondial d’Innovation.



Les Cahiers de l’Environnement: Pouvez-vous nous présenter meteo*swift et sa raison d’être ?

Morgane Barthod : Ingénieure en mathématiques et statistiques, je me passionne depuis longtemps pour l’éolien.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai enrichi ma formation mathématique par un Master en Energie et par un stage dans un bureau d’études éolien, où j’ai eu l’occasion de travailler sur la première cartographie de la ressource éolienne en France.

A l’issue de mes études, j’ai souhaité développer des outils statistiques utiles pour la prévision énergétique éolienne. Il faut dire que le contexte est plus que favorable au développement de cette activité de prévision. En effet, la loi de transition énergétique, votée en 2015, stipule que les parcs éoliens vont devoir ajuster leur production à la demande, sous peine de pénalités en cas de sur-production ou de sous-production, à partir de 2018.

C’est là que la prévision entre en jeu. Grâce au développement d’une technologie spécifique, nous prévoyons la production de chaque éolienne pour annoncer une production en phase avec la réalité.

Nous participons alors à l’équilibre du réseau électrique.

Les C.E : Pourquoi l’énergie éolienne est-elle désormais ainsi réglementée ? M. B. : Il est vrai qu’il n’en a pas toujours été ainsi.

Avant la loi de transition énergétique, on considérait la production énergétique éolienne et solaire comme marginale dans le mix électrique.

Les parcs éoliens et les centrales solaires étaient par ailleurs des industries encore jeunes. Aujourd’hui, la donne change.

Non seulement parce que la part des énergies intermittentes augmente (cette année, l’éolien représente 5% du mix électrique), mais aussi parce que ces énergies sont plus matures : il devient alors possible de leur poser des défis technologiques.

En 2015, la loi de transition énergétique a donc modifié le mode de commercialisation des énergies renouvelables. On est passé d’un système d’obligation d’achat pour les parcs éoliens et solaires, qui pouvaient injecter leur production d’électricité quand ils le voulaient, sans prévenir, à un système de marché de l’électricité où, pour commercialiser leur énergie, ils doivent désormais faire une offre fixe la veille et s’y tenir, sous peine de pénalités.

C’est pourquoi les parcs éoliens ont aujourd’hui besoin d’une prévision de production qui doit être la plus juste possible.


meteo*swift propose ainsi de prévoir la veille et quelques heures à l’avance la production énergétique d’un parc éolien grâce à des modèles d’intelligence artificielle, ceci pour leur fournir des prévisions de production les plus précises possibles.​

Les C.E : Pouvez-vous nous expliquer brièvement comment est conçue cette intelligence artificielle ?


M. B.: meteo*swift reçoit chaque jour des prévisions météorologiques, fournies sous forme d’une grille. Nous prenons alors ces points et les redescendons en échelle pour avoir des prévisions à la bonne hauteur et au bon emplacement de chaque éolienne.

Ensuite, pour chacune, nous créons un modèle d’intelligence artificielle. Nous observons, sur les deux dernières années, toute l’énergie produite par chaque éolienne. Puis, en parallèle, nous analysons les prévisions météorologiques à ces mêmes emplacements, ceci pour les deux dernières années également. Nous créons alors un modèle faisant correspondre prévision et production pour les deux années passées et apprenons, par ce procédé, le comportement de chaque éolienne. Nous transformons alors nos prévisions en mode de production.



Les C.E : Quels sont les effets de cet ajustement entre prévision et production ? M. B. : A court terme, de faibles écarts entre prévision et production facilitent l’équilibre du réseau électrique. Ainsi, il n’est plus nécessaire de recourir à des centrales d’appoint utilisant des énergies fossiles comme le gaz ou le charbon, pour stabiliser le réseau électrique. La prévision contribue donc directement à une diminution de la pollution. A long terme, la prévision s’avère tout aussi importante, dans la mesure où, si les parcs éoliens disposent de bonnes prévisions, ils seront assujettis à de plus faibles pénalités. L’énergie éolienne sera donc plus compétitive sur le marché de l’électricité. Les gaz à effet de serre seront réduits et l’énergie éolienne entrera alors en compétition directe avec les énergies fossiles. Enfin, à plus long terme encore, la prévision permettra aux énergies renouvelables de se déployer de façon plus importante dans le réseau électrique.


Les C.E : Un positionnement qui doit reposer sur des compétences multiples ? Comment avez vous structuré votre équipe ? M. B. : Nous avons commencé à quatre associés : Isabelle, météorologue et Corinne, mon ancienne tutrice qui m’a accueillie en stage dans le bureau d’études. Puis, Benoît, mathématicien/commercial, habitué à accompagner des start-ups technologiques . Sans oublier votre interlocutrice !

Au bout d’un an, l’équipe s’est étoffée grâce au financement de

200 000 euros, obtenu en remportant le Concours Mondial d’Innovation.


Aujourd’hui, nous sommes huit personnes, principalement des informaticiens, mathématiciens, et professionnels de l’aide à la décision. Nous sommes basés à Toulouse, où nous avons initié des partenariats avec, entre autres, Météo France, mais nous disposons aussi d’une antenne à Grenoble.

Nous sommes d’ailleurs en pleine phase de levée de fonds pour accroître justement notre développement commercial. Il faut dire que la période est charnière, puisque les agrégateurs, nos principaux clients, sont en train de choisir leurs prévisionnistes, anticipant ainsi l’entrée en vigueur de la loi sur la transition énergétique. Dans ce contexte, nous sommes en phase de test avec un grand agrégateur français, et lui délivrons depuis six mois des prévisions pour mesurer l’efficience de notre collaboration.

A la clé : une collaboration majeure pour l’avenir de météo*swift.

Les C.E : Participez-vous à des événements où les professionnels pourraient vous rencontrer ?


M. B. : Nous avons récemment tenu un stand au Colloque National Eolien (Paris) et à la European Utility Week (Amsterdam). Fin novembre 2017, nous avons également participé au colloque Wind Europe, à Amsterdam. Et de nombreux contacts sont générés par notre site Internet…

Un passage obligé avant de décupler notre croissance à travers les financements espérés et dédiés au développement commercial !

meteo*swift 19, Chemin de la Loge 31400 Toulouse – http://www.meteoswift.fr

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